L'Éternel dit à Samuel: Quand cesseras-tu de pleurer sur Saül ? Je l'ai rejeté, afin qu'il ne règne plus sur Israël. Remplis ta corne d'huile, et va; je t'enverrai chez Isaï, Bethléhémite, car j'ai vu parmi ses fils celui que je désire pour roi : (1 Samuel 16:1 )
13 Samuel prit la corne d'huile, et l'oignit au milieu de ses frères. L'Esprit de l'Éternel saisit David, à partir de ce jour et dans la suite. Samuel se leva, et s'en alla à Rama. 14 L'Esprit de l'Éternel se retira de Saül, qui fut agité par un mauvais esprit venant de l'Éternel. 15 Les serviteurs de Saül lui dirent: Voici, un mauvais esprit venant de Dieu t'agite. 16 Que notre seigneur parle ! Tes serviteurs sont devant toi. Ils chercheront un homme qui sache jouer de la harpe; et, quand le mauvais esprit venant de Dieu sera sur toi, il jouera de sa main, et tu seras soulagé.
(. 1 Samuel 16:13-16 )
(. 1 Samuel 16:13-16 )
23 Et lorsque le mauvais esprit venant de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main; Saül respirait alors plus à l'aise et se trouvait soulagé, et le mauvais esprit se retirait de lui. (1 Samuel 16:23 )
7 Les femmes qui chantaient se répondaient les unes aux autres, et disaient: Saül a frappé ses mille, -Et David ses dix mille. 8 Saül fut très irrité, et cela lui déplut. Il dit: On en donne dix mille à David, et c'est à moi que l'on donne les mille ! Il ne lui manque plus que la royauté. 9 Et Saül regarda David d'un mauvais oeil, à partir de ce jour et dans la suite. 10 Le lendemain, le mauvais esprit venant de Dieu saisit Saül, qui eut des accès de délire au milieu de la maison. David jouait, comme les autres jours, et Saül avait sa lance à la main. 11 Saül leva sa lance, disant en lui-même: Je frapperai David contre la paroi. Mais David se détourna de lui deux fois. 12 Saül craignait la présence de David, parce que l'Éternel était avec David et s'était retiré de lui. (1 Samuel 18:7-12)
Contexte théologique de l’Ancien Testament
L’épisode de 1 Sam 16 et 18 doit être compris dans le contexte théologique de la réception de l’Esprit divin dans les Saintes-Ecritures. L’Esprit de Dieu, n’étant pas encore universellement accordé avant la croix (Jean 7 :39 ; 16 :7-8 ; cf. 1 Cor 12 :7 ; 1 Thess 4 :8 ; 1 Jean 3 :24 ; 4 :13), indique que c’était un privilège transférable de recevoir l’Esprit divin que de façon localisé. La révélation des mauvais esprits, ou du conflit entre Dieu et Satan comme d’ailleurs celle de Jésus Christ n’était pas encore dévoilée. Il était de coutume d’attribuer tout ce qui était étrange ou insolite à Dieu, du point de vue humain, bien sûr. L’auteur de Job, Moïse, qualifiait déjà l’attaque de Satan sur les biens de Job par, «un feu de Dieu est tombé du ciel» (TOB, Job 1 :16). Même Job lui-même attribuait à Dieu son malheur (2 :10).
Contexte Immédiat
Le contexte immédiat du chapitre 16 est que Dieu jugea le roi Saül indigne de régner (1 Sam 16 :1) et ainsi, oignit le petit berger, David. Le texte stipule que dès le jour d’onction du jeune David, l’Esprit de Dieu ne cessa d’avoir un effet dans la vie de David (1 Sam 16 :13). Quelque années auparavant, Saul fut aussi oint pour être « prince de son peuple» (1 Sam 10 :1 cf. 2 Rois 9 :6), par ailleurs, l’onction de David, causa la venue du mauvais Esprit sur Saül (cf. 10 :6,9-10 cf. Num 11 :17).
Interprétation
Par conséquent, le fait que David reçut l’Esprit, fut la principale cause de l’enlèvement de l’Esprit de Dieu sur Saul, et par conséquent, de son harassement (Heb, Be't) par un mauvais esprit de l’Eternel. L’expression Ruach m)et Yahweh, qui lit. Signifie « un mauvais esprit de l’aide de l’Eternel » ou « un mauvais Esprit permis de l’Eternel. » Par conséquent, il signifie, que comme en Job, le Seigneur permis, non comme test, mais comme punition qu’il soit tourmenté par le mauvais esprit (cf. Josh 11 :20 ; 1 Kgs 1 :27 ; Esa 54 :15 ; Job 1 :6-2 :6).
Venant au chapitre même, un fait très intéressant peut mettre en évidence des faits importants. Dans le chapitre, le Seigneur est dénommé 10 fois comme Yahweh, « Eternel » (1 Sam 16 :1,2,4,6,7,8,9,10,12), et l’expression Ruach-Yahweh apparaît deux fois pour signifier l’Esprit issue de Dieu, en une phrase du génitif (supposant soit la source et l’origine ; 1 Sam 16 :13,14a). Mentionnons une fois de plus que l’Esprit permit par Yahweh de terrifier, ou d’ harasser Saul ne cohabitait, cependant pas, avec l’Esprit de Dieu, car ce n’est que lorsque le Ruach-Yahweh se détourna de Saul que le mauvais esprit vint à lui (v. 14). Pour compliquer la tâche, l’esprit n’est pas appelé Ruach-Yahweh, mais Ruach-Elohim «esprit divin ou de Dieu » (vv. 15,16), aussi, Ruach-ra( « esprit qui est mauvais » (dans un sens prédicatif).
Mais il faudrait aussi remarquer, que la source de cette théologie se trouve dans la bouche, à chaque fois, du serviteur de Saul qui ajoute ce qualificatif de provenance (1 Sam 16 :15-17). En ligne avec la compréhension de son époque, cela n’était que normal. Par conséquent, Elohim, signifie n’importe quel Dieu, ou mieux, d’origine non humaine du phénomène observé (mais cf. 1 Sam 10 :10). Au chap. 16, l’Esprit de Dieu n’est jamais appelé Ruach-Elohim. Aussi, le mot Tselach est traduit « s’empara » (Zadoc Khan), « assaillit » (FBJ), « fondit » (TOB), « saisit » (NEG, cf. 2 Sam 19 :17). Le mot ne signifie nullement « possession, », mais « passer au travers, » « forcer une entrée dans, » (cf. Num 14 :41 ; Dan 11 :27) .
Conclusion
En conclusion, selon la théologie de l’heure, Saul étant abandonné par Dieu et son Esprit, fut en proie au mauvais esprit, dans la limite permisse par le Seigneur. C’était plus ou moins du harassement qu’autre chose. Cette interprétation est soutenue par le fait que lorsque David jouait de l’instrument, la harpe, le mauvais esprit se détournait (sûr), ce qui peut aussi se traduire comme « battre en retraite, » « éviter, » ou « passer à côté ». De toutes les façons, ces traductions, indique quelque chose d’externe à lui. Ma compréhension de cet épisode, est mieux compris dans le sens que Saul était terriblement harassé par le mauvais esprit, mais ses défaut de caractères permirent que le contrôle qu’avait l’Esprit sur lui fut très forte, et avoisinait la possession. Ellen G. White, dit, « Quand le roi Saül comprit qu’il avait été rejeté par Dieu et sentit la portée des menaces que Samuel lui avait adressées, son cour s’emplit d’amertume et de révolte. Ce n’était pas un vrai repentir qui courbait sa tête orgueilleuse. Il croyait que la valeur déployée dans ses guerres pour Israël devait expier ses désobéissances. Loin de se rendre compte de la gravité de sa conduite, il se prit a maugréer contre le jugement divin—injuste a ses yeux—qui lui enlevait, a lui et a sa postérité, le trône d’Israël. Au lieu d’accepter le châtiment avec humilité, il s’abandonna a un sombre désespoir et ne s’occupa plus, des lors, qu’a conjurer la ruine de sa maison. Plusieurs signes faisaient craindre que le roi ne perdît la raison. Son entourage lui conseilla alors de faire venir auprès de lui un musicien exercé, espérant que les douces mélodies de quelque instrument de musique pourraient lui apporter un peu d’apaisement. Providentiellement, on lui présenta le jeune David, qui avait la réputation de jouer habilement de la harpe. Les accords suaves qu’il fit entendre au monarque eurent l’effet désiré. Son profond abattement s’évanouit. » (Patriarches et Prophètes, 627)
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