Genèse 1 :26 : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance» :» : Pluralité ou pluriel de majesté ?
Difficulté : Le pluriel dans un dialogue interne à la divinité pose problème. Le phénomène apparaît quatre fois dans l’Ancien Testament (AT) : Gen 1 :26 ; 3 :22 ; 11 :7 ; Isa 6 :8. Le conseil de Sirmium (351 a.p. J.-C.) menaçait d’anathème et d’excommunication quiconque ne croirait pas que le Père parle avec son fils dans Gen 1 :26. Aussi, le nom pluriel elohim (dieux) requiert un pronom pluriel « nous. » Par conséquent, ce verset pourrait démontrer la pluralité, d’où la doctrine de la trinité qui pose d’énormes problèmes.
Dénouement : Il y a eu plusieurs solutions. Certains proposent d’y voir une assemblée mythique divine, comme il en existe dans d’autres mythologies polythéistes (enuma elish), par exemple l’épic d’Atrahasis. Philon d’Alexandrie et Ibn Ezra et bien d’autres pensaient que Dieu s’adressaient simplement aux éléments terrestres. Jean Calvin, pensait que c’est un pluralis majestatis (pluriel de majesté) dans lequel Dieu dans son honneur divin ou comme un roi s’adresserai à lui-même par « nous.» Mais cet usage est très rare et ne se trouve qu’exceptionnellement dans Esdras 4 :18 ; de plus, cet usage n’est jamais utilisé avec des verbes. Et le sujet du verbe est la correspondance entre Dieu et l’être humain crée, non la majesté divine. Claus Westermann et Umberto Cassuto y voient respectivement un pluriel de délibération (plural deliberatis) ou d’exhortation à l’exemple de la délibération d’avec soi-même comme dans Pss. 42 :5 ,11 ; 43 :5. Mais là encore, il n’y a aucune attestation que le pluriel est jamais été utilisé dans ce sens.
Mais le fait demeure qu’en Genèse par exemple, elohim (dieux) est toujours accompagné par un verbe à la troisième personne au singulier : dieux créa (Gen 1 :1,27), dieux dit (1 :3), dieux sépara etc. Mais seulement lorsque l’homme est concerné, l’auteur utilise le pronom personnel « nous. » Il y a plus qu’un pluriel de majesté dans cet usage, car déjà les théologiens de l’église primitive y virent presqu’unanimement une indication claire de la trinité. Le pronom « nous » exige au moins deux personnes parlementant sur un sujet. La divinité dit : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. » Plusieurs passages déjà dans l’Ancien Testament allude à cette compréhension (Gen 3 :22 ; 11 :7 ; Dan 7 :9,10,13,14 etc .).
En Genèse, nous voyons que l’Esprit de Dieu était présent durant la période de la création (1 :2b), et le Nouveau Testament (NT) explique clairement que Christ, la deuxième personne de la divinité, appelé aussi Dieu par le Père lui-même (Heb 1 :8), était l’agent de la création même (Col 1 :16,17 ; Heb 1 :2 ; cf. Jean 1 :1-3 ; 1 Cor 8 :6). Par conséquent, de manière progressive, cet texte de Genèse 1 :26 pose les fondation de la doctrine de la trinité, ou de l’activité de Christ qui n’était pas encore révélé, car les temps devaient d’abord être propices pour une telle révélation ( Gal 4 :4) .
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