JUGEMENT INVESTIGATIF : FICTION OU RÉALITÉ
Introduction
L’église Adventiste, depuis sa
création en 1863, a développé une série de doctrine, dont, une est
particulièrement isolée lorsque l’on compare les croyances fondamentales de
plusieurs autres églises. La doctrine d’un jugement investigatif rend perplexe
plus d’un croyant, y compris les adventistes eux-mêmes. Nous analysons cette
doctrine d’un Dieu qui juge sous plusieurs dimensions, mais particulièrement
sur le jugement enquête ou investigatif avant sa seconde venue sur terre. Nous
explorons cette doctrine sous le prisme et la typologie du sanctuaire
terrestre-céleste pour authentifier la véracité d’un enseignement important. Qu’implique
donc un jugement préliminaire ? Pourquoi doit-il se dérouler avant la
venue en gloire du Christ ?
Le rôle de Christ comme souverain
sacrificateur dans le sanctuaire céleste revêt non seulement une importance
particulière, mais créer aussi beaucoup de questions. Pourquoi Dieu aurait-il besoin d’un
jugement investigatif, quand on assume qu’il est omniscient ? Est-ce une
vérité renfermée dans les Saintes-Ecritures ? Et pourquoi est-il important
pour nous de comprendre en particulier dans les derniers jours ? Ellen G.
White parlant de l’importance de l’œuvre cruciale de préparation de son peuple
pour la fin des temps dit, « Le peuple de Dieu devrait comprendre
parfaitement le sujet du sanctuaire et du jugement [investigatif]. Chacun devrait
être au courant de la position et de l’œuvre de notre souverain sacrificateur. Sans cette
connaissance, il n’est pas possible d’exercer la foi indispensable en ce
temps-ci, ni d’occuper le poste que Dieu nous assigne. » (White, Tragédie des siècle, 429)
Dans cet article, nous allons laisser parler la Bible et
la typologie du sanctuaire terrestre pour comprendre le céleste, et la notion
des jugements, mais tout particulièrement le « jugement
investigatif, » car la réalité du jugement a toujours été imbriquée dans
le message de la fin des temps ou de sa proximité (cf. Apoc 14 :7). Christ
semble toujours à l’œuvre pour s’assurer du processus d’un jugement qui prépare
pour le royaume de Dieu.
La réalité d’un Jugement
pour les saints
La Bible parle de plusieurs jugements, souvent avent de
dire ou prononcer un verdict, après le péché d’Adam, le sol fut maudit à cause
de sa faute (Gen 3 :16), le déluge fut un jugement contre l’humanité entière
(Gen 6 :7-7 :1), l’ancien Israël fut à faire face à plusieurs
jugements. Les hommes furent aussi face à un jugement quand Jésus reviendra sur
cette terre (Matt 25:33), les élus seront impliqués dans un jugement durant le millénium
lorsque « nous jugerons les anges » (1 Cor 6 :3). Il y aura le
jugement exécutoire, quand les méchants seront consumés par le feu, pour
l’éternité : « Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de
vie fut jeté dans l’étang ardent de feu et de souffre » (Apoc 20 :15).
Par ailleurs, Paul parle au futur d’un autre jugement
aussi : « car nous devons tous comparaître devant le tribunal de
Christ » (2 Cor 5 :10), mais ne serons pas tous condamnés, car il n’y
a aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ » (Rom 8 :1 ;
Jean 5 :24). Paul parle à plusieurs reprises de jugement ordonnant une
enquête. Par exemple, il parle par exemple de l'habileté de juger le monde, et
même un ange dans la lignée de Jésus que les élus jugeront le peuple de Dieu même
(1 Cor 6:2-3; Matt 19:28). D’autres textes placent un jugement après la
croix : « Il a fixé un jour où, il jugera le monde selon la justice,
par l’homme qu’il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en
le ressuscitant des morts, » « Paul discourait sur la justice, sur la
tempérance et sur le jugement à venir » (Actes 24 :25), « C’est
qui paraîtra au jour où, selon mon évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les
actions secrètes des hommes » (Rom 2 :18), « Mais toi,
pourquoi juges -tu ton frère ? ou toi, pourquoi méprises -tu ton frère ?
puisque nous comparaîtrons tous devants le tribunal de Dieu. Car il est écrit :
Je suis vivant, dit le Seigneur, Tout genou fléchira devant moi, Et toute
langue donnera gloire à Dieu. Ainsi,é chacun de nous rendra compte à Dieu pour
lui-même. » Selon Daniel, avant que les
Saint ne soient en possession du royaume, un jugement par l'analyse des livres
sera fait (Dan 7:14-22) avant de rendre le jugement final.
Les livres
La Bible parle des livres dans lequel Dieu consigne nos
œuvres bonnes ou mauvaises selon la connaissance reçue de chacun et de sa
relation volontaire à la grâce et de la volonté divine (Exod 32 :32 ;
Marc 16 :16 ; Phil 4 :3 ; Jacques 4 :17 ; Apoc
20 :12,13 ; 22 :11-12).
Donc le but du jugement
investigatif est de vérifier l’éligibilité des soi-disant chrétiens au royaume
de Dieu. A la fin du jugement investigatif les péchés de ceux qui ont enduré
par la foi jusqu’à la fin seront conservés dans le livre de vie et d’autres livres
conservés au ciel :
1)
Livre de vie où les justes sont inscrits dans les cieux
par Dieu lui-même, mais aussi connu comme le livre de l’agneau (Exod
32 :32 ; Ps 69 :29 ; Luc 10 :20 ; Apoc
3 :5 ; 13 :8 ; 17 :8 ; 20 :12,15 ; Rev
21 :27 Dan 12 :1 ; )
2)
Livre des souvenirs (Exod 17 :14 ; Mal
3 :16 ; Psa 34 :15)
3)
Livre de la nature (Psaume 19 :2)
4)
Livre de la mort (Apoc 20 :12)
La période du jugement
investigatif
En tenant compte des prophéties de Daniel-Apocalypse, la
relation du jour des expiations et sa typologie du jugement final, on peut
établir une périodisation. Pour se faire, dans l’apocalypse, l’ange annonce que
« l’heure de son jugement est venue » (14 :7). Cette heure est
localisée dans la période de la fin des temps dans la séquence prophétique. On
se souviendra que « le temps de la fin » a commencé en 1978, quand se
terminèrent les 1260 ans de la suprématie papale (Dan 12 :4, 7-10).
1. Selon l’Apocalypse—Le message des
trois anges est annoncé à toute l’humanité. La raison de l’évangile éternel qui est le substrat du
message est que l’« heure de son jugement est venue » (v. 7). Le
jugement se déroule avant la venue dans les nuées du Fils de l’homme
(14 :14). L’heure n’est pas littérale à 60 minutes, comme l’est l’heure de
la moisson (jugement destruction ; v. 15). Si l’heure du jugement est déjà
« venue » selon Apoc 14 :7, on peut considérer que cette période
ne peut être localisé à la mort de Christ, ni durant le péché d’Adam et Eve. Le
texte de l’Apocalypse ne soutient aucune de ces hypothèses. La venue du temps
du jugement fait partie de la période de la fin des temps, une période avant la
fin du monde lorsque l’humanité aura toujours l’opportunité d’accepter
« l’évangile éternel.»
2. Selon le livre de Daniel—Dans Daniel, le
jugement vient après le règne du quatrième animal, sur les dix cornes et la
petite corne (7 :7-20 ; Rome, Europe, la papauté) et après qu’elle a fait
la guerre aux saints et l’emporta (v. 21). Ce n’est que là où les croyants reçoivent le royaume (vv.
10, 22-26). Le jugement investigatif se déroule donc entre la période de la
Rome papale et la réception du royaume éternel. La période exacte est selon Dan
7 :25 de 1260 ans qui commencèrent en 538, lorsque les Ostrogoths
abandonnèrent le siège de Rome, et la papauté qui étant libéré du contrôle
Arien s’éleva à la suprématie. Et si la papauté fut souveraine pendant 1260
jours (ans), donc en 1798, le fait que le Pape Pie VI fut emprisonné par le
général Berthier montre que son pouvoir absolu prophétique vint à s’arrêter. Selon
le parallélisme des prophéties de Daniel 7 et 8, on comprend qu’elle nous
enseigne sur le jugement et le Sanctuaire :
Daniel 7
|
Daniel 8
|
Année
|
Mèdes et
Perse (ours)
|
Mèdes et
perses (bélier)
|
331 av. J.-C.
|
Grèce
(léopard)
|
Grèce
(bouc)
|
168 av.
J.-C.
|
Rome
païenne (bête, corne)
|
Rome
païenne (bête, corne)
|
1798 ap.
J.-C.
|
JUGEMENT CELESTE
|
PURIFICATION DU SANCTUAIRE
|
Les
conclusions sont donc que :
1. Le
jugement du peuple de Dieu après la croix, mais avant le retour de Jésus
2. Le
Jugement du peuple de Dieu présenté dans Daniel 7, a lieu après 1798
3. Le
Jugement du peuple de Dieu dans Daniel 7 est aussi parallèle à la purification
du sanctuaire dans Daniel 8. Il s’agit du même événement.
4. La
purification du sanctuaire doit donc avoir lieu après 1798.
5. C’est le
jugement dont parle Apoc 20 :4, « et je vis des trônes ; et à
ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger » avant les mille ans.
Clifford
Goldstein parlant du sanctuaire dans le désert dit :
L’autel des
holocaustes symbolise la croix. Le bassin des ablutions symbolise la
purification. La première pièce symbolise la réconciliation et le pardon, et
l’on y trouve le chandelier (symbole du Saint-Esprit), la table des pains de
propositions (symbole de Jésus), et l’autel des parfums (symbole de la justice
de Christ s’élevant avec nos prières). C’est dans la seconde pièce qu’avait
lieu le jugement. L’arche contenant les Dix commandements, qui exprimaient la
loi de Dieu, et le couvercle de l’arche—le propitiatoire—symbolisant la
miséricorde de Dieu envers ceux qui transgressaient cette loi. Au-dessus du
propitiatoire, les deux anges regardent vers l’arche, symbolisaient l’intérêt
que l’armée céleste porte au plan du salut (Goldstein, 1844 Simplifié, 83).
En étudiant
la prophétie de Dan 8 :14-9 :27, on se rend compte que les 2300 ans
commencèrent à l’an 7 d’Artaxerxés Longuemain en 457 av. J.-C pour arriver donc
en 1844, date de la purification du sanctuaire céleste. Si quelqu’un considère les 490 années (70
semaines prophétiques) qui commencent les 2300 jours en 457 av. J.-C., on
arrive à l’an 34 ap. J.-C. En ajoutant les 1810 années restantes sur les 2300
jours, on obtient 1844.[1]
Et si le sanctuaire terrestre n’était qu’une
représentation du céleste, ainsi, le ministère de Jésus depuis la croix dans
les cieux avait remplacé les services quotidiens et annuels du sanctuaire
terrestre. Par conséquent, de la croix Jésus officie comme souverain
sacrificateur dans la première partie en transférant symboliquement dans le
sanctuaire nos péchés confessés. C’est comme dans le sanctuaire terrestre, le
sanctuaire céleste a besoin d’être purifié (Héb 9 :23-24).
Dès 1844, Jésus est passé dans la deuxième phase du
sanctuaire céleste. Cet examen dans le ciel de nos vies, particulièrement ceux
qui ont accepté le salut en Christ (1 Pier 4 :17 ; Amos 3 :2).
Ainsi depuis 1844, l’examen des sujets du royaume des cieux, depuis Adam
jusqu’à aujourd’hui, a commencé.
Deux pièces du
sanctuaire
Où Christ est allé durant son ascension demeure une
difficulté pour plusieurs. Certains pensent qu’il est directement allé dans le
lieu très saint, mais nous voulons montrer qu’une telle compréhension dépend
d’une erreur de traduction. Tout d’abord, revoyons comment l’Apocalypse
présente Jésus par apport à sa position dans le sanctuaire.
L’Apocalypse se structure aussi autour du sanctuaire
hébreu qui atteste des deux divisions. Jésus est présenté dès le début comme
ayant déjà délivré son peuple par son sang ou sacrifice rédempteur (1 :5),
après sa mort, l’Apocalypse présente Jésus d’emblée après son ascension dans le
premier appartement selon le modèle terrestre. En effet, il marche parmi les
chandeliers (Apoc 1 :13 ; cf. 9 :2 ; Exod 26 :35). Ce
temple avec sa porte indique que la première pièce du temple au ciel avait un
trône et sept lampes ardentes (Apoc 4 :1-2,5).
L’image de l’arche apparaissant par cette vision « Et le temple de Dieu dans le ciel
fut ouvert, et l'arche de son alliance apparut dans son temple. Et il y eut des
éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre, et une forte grêle » (Apoc
11 :19), montre que la loi avait un rôle important dans les sanctuaires
(Apoc 15 :5 ; Heb 9 :4)
Ainsi, l’Apocalypse montre que Jésus
a fait son ministère dans les deux appartements dans le ciel comme sur la
terre. Par conséquent, la compréhension du ministère de Christ au sanctuaire
est plus ou moins similaire à celui du sanctuaire terrestre. Bien que Christ est
au centre de l’Apocalypse, il apparaît dans la structure multiforme de
l’Apocalypse dans deux sections :
Tout comme le livre de Daniel, le livre de l’Apocalypse est divisé
en deux sections, et comme le livre de Daniel, le livre de l’Apocalypse parle
fondamentalement du jugement de Dieu à la fin des temps et la venue du Fils de l’homme
(Apocalypse 14; comparez à Daniel 7). La première partie du livre de
l’Apocalypse se concentre sur l’histoire du monde depuis l’époque de Jean jusqu’à
la venue de Christ, tandis que la deuxième partie du livre se concentre sur
l’histoire dans le ciel de l’époque de la venue du Christ à la descente de la
Jérusalem céleste.
En plus de cette division en deux parties, la structure du livre de
l’Apocalypse se rapporte également à l’espace et au temps du sanctuaire.
L’espace du sanctuaire est suggéré par la progression de la vision
apocalyptique du sacrifice de Christ, qui évoque l’autel (Apocalypse 1:5) ; au
chandelier, qui évoque le premier appartement du sanctuaire, le « lieu saint »
(Apo. 1:10-18); et puis, à l’arche de l’alliance, qui évoque le deuxième
appartement du sanctuaire, le « lieu très saint » (11:19) . Les temps du
sanctuaire sont suggérés par les allusions aux sept festivals juifs qui
marquent le rythme de la progression de la vision, de la Pâque (Apo.
1:12-20) à la fête des Tabernacles (Apo. 21:1-8) [Doukhan, Préparation pour la fin
des temsp, 42].
Quant à
l’épître aux Hébreux, la compréhension erronée qui place Christ dans le
sanctuaire vient d’une incompréhension linguistique. Tout d’abord, Le rideau ou
voile en Hébreu poreketh
traduit par la Septante come Katapetasma qui était du travail d'art pouvait
représenter le voile intérieur ou extérieur. Lorsqu'il représentait le voile
extérieur de la première pièces on l'appelait machûts laparôket ou encore en Grec Exothen tou katapetasmatos (Exod 26:35; 27:21; 40:22; Lev 24:3).
Mais, le voile séparant
le lieu saint du lieu très saint s'appelle mibêt
laparoket ou en Grec esôteron tou
katapetasmatos (Exod 26:35; 27:21; 40:22; Lev 24:3).
Dans le NT, le voile du
sanctuaire qui se déchira en deux du haut en bas est seulement appelé katapetasma tou naou (Matt 27:51) sans
que les traducteurs disent si c'était celui qui séparait le lieu saint du lieu
très saint ou simplement celui qui ouvrait l'entrée du sanctuaire (Marc 15:38;
Luc 23:45).
L'épître aux Hébreux utilise deux vocabulaires similaires
: esôteron tou katapetasma dans 6:19
et dans la description physique, par to
deuteron katapetasma skênê comme parlant du deuxième rideaux du sanctuaire.
Cependant, dans 10:20 le dia tou
katapetasmatos parle de la chair de Christ comme étant la rentrée du temple
céleste ou encore que son sacrifice représentant la raison de son incarnation
la raison pour nous d'entrer dans le sanctuaire.
Mais le fait que Jésus
selon d'autres textes de l'épîtres mêmes aux Hébreux déclarent que Christ est
plutôt rentré dans le lieu saint, nous fait comprendre que au-delà du voile du
6:19 représente aussi le voile séparant le lieu saint du parvis. C'est là Jésus
est d'abord rentré pour exercer son premier ministère d'intercession. En fait, mebêt laparôket semble aussi vouloir
désigner le lieu très saint qu'avec une précision de la pièce centrale qu'était
l'arche. L'expression pouvait sans précision vouloir désigner entre la première
entrée et le deuxième (cf. Lev 4:17; Exod 26:37; 36:37; Nomb 3:26) ou le rideau
de la porte de la cour du sanctuaire (Exod 38:18). Mais il est vrai que
directionnellement, c'était un voile de séparation pour marquer l'arche du
témoignage (cf. Exod 40:21; Heb 9:3). Notons qu'en Hébreux 6:19 katapetasma n'est pas défini, comme une
figure de rhétorique pour le sanctuaire tout entier, comme pour dire en
présence de Dieu (v. 20; 9:24)
En effet, il présente Jésus comme ministre du
sanctuaire (tôn agiôn) dans 8:2 et
dans 9:2, il traduit le lieu saint (protên
skenên) par agia et le lieu très
saint par agia agiôn (v. 3 ou deuteran). Mais au verset 8, Louis
Segond traduit tôn agiôn ou eis ta agia
par lieu très saint (TOB, sanctuaire, Darby, lieux saints), ce qui manque de
consistance. Jésus est rentré, selon, la linguistique simple dans le
sanctuaire, la première pièce du sanctuaire :
La fonction quotidienne des sacrificateurs “au-delà du
voile” séparant le lieu saint du parvis représentait le sacerdoce exercé par
Jésus dès son ascension. Il y plaidait devant son Père les mérites de son sang
en faveur de pécheurs et lui présentait, avec le précieux parfum de sa justice,
les prières des croyants repentants. C'est là que la foi des disciples suivit
Jésus quand il fut dérobé à leur vue. C'est là qu'allait leur espérance, “cette
espérance qui comme une ancre de l'âme, sûre et solide, pénètre au-delà du
voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait
souverain sacrificateur pour toujours”. “Étant entré une fois pour toutes dans
le sanctuaire, non par l'intermédiaire du sang des boucs et des veaux, mais par
celui de son propre sang, ayant trouvé un rachat éternel . . . Pendant dix-huit
siècles, Jésus a exercé son sacerdoce dans la première pièce du sanctuaire ;
son sang a plaidé en faveur des croyants repentants, assurant leur pardon et
leur réconciliation avec le Père. Cependant, leurs péchés subsistaient encore
sur les registres du ciel. De même que dans le culte mosaïque l'année se
terminait par un acte de propitiation, de même le ministère du Sauveur pour la
rédemption des hommes est complété par une œuvre d'expiation ayant pour but
d'éliminer les péchés du sanctuaire céleste. Cette œuvre commença à la fin des
deux mille trois cents jours. À ce moment, selon la prophétie de Daniel, notre
souverain sacrificateur entra dans le lieu très saint, où il s'acquitte de la
dernière partie de sa mission sacrée : la purification du sanctuaire (White, Principe de Foi Chrétienne).
Les roues du trône de
Dieu
Regardant jusqu'à ce que je vis que des trônes furent jetés et l'ancien des jours s’assit ; son
vêtement comme de la neige blanche et les cheveux de sa tête comme de la laine
pure; son trône de flammes de feu; des roues de feu brûlantes. (Dan 7:9 ma traduction)
L'ancien des jours, certainement
Dieu est dépeint avec un trône ardent lors du jugement par les livres à
l'approche du Fils de l'homme au ciel. Un trône
enflammé avec des roues est aussi décrit dans Ezéchiel 1:10, bien qu'il soit
très élaboré avec des yeux (vv. 4-28).
Des prototypes des trônes aies de roues va aussi loin que le troisième millenium
telles que certains sceaux cylindriques l’atteste (see C. L.
Woolley, Ur Excavations, 4, 1956, p. 28, plate 24). C'étaient des formes de chariots de
procession de la divinité. Certains sceaux montrent des animaux
conduisant des véhicules. Ce motif des trônes, très anciens, continue dans le
Proche-Orient ancien jusqu'au 9-8 siècle av. J.-C. Salomon, à travers les
indications prophétiques de David, fit un char de chérubins en or sur l'arche
de l'alliance (1 Chron 28:18b). Communément aussi, dans Proche-Orient ancien,
les trônes des rois et des dieux avaient des roues. (Lacocque, Daniel, 143.)
Il n'y a donc pas de difficulté de voir le Père qui
accueille le Fils dans le lieux saint pour la première phase de son ministère
au sanctuaire telle que l'atteste le livre de l'Apocalypse (Apoc 1:13; Dan 7:
12). Ce jugement par des saints sur des trônes basé sur les livres est aussi
perçu pendant les milles ans de l'enlèvement (Apoc 4 :5 ; 20:4).Ainsi,
la théophanie du jugement est décrite dans un appareil de déplacement de la
porte du temple (Ezech 10:18-19). Les roues de justice décrivent un roi qui
rend la justice et détruit l'ennemi (Proverbes 20:26).
Le send de la phrase "Au-delà du voile" (SDABC 7 :438)
Sur le fait que la version grecque de la Septante (LXX)
traduit katapetasma pour au moins
trois entités : (a) le rideau qui sépare le lieu très saints (Exod 26 :31,33),
(b) le rideau de l’entrée du tabernacle (Exod 26 :37 ; 36 :37 ;
Nomb 3 :26), et (c) le rideau de la porte de la cour (Exod 38 :18), à
quel voile du sanctuaire se réfère le katapetasma
de Hébreux 6 :19. Plusieurs pensent que Christ n’a pas obéi à la typologie
du service du sanctuaire en deux services (quotidien et annuel), car il est
passé directement au lieu très saint selon Hébreux 6 :19. Par ailleurs, il
existe au moins trois explications possibles de l’expression « au-delà du
voile, » qui sont plus ou moins en accord avec la compréhension adventiste
de la doctrine du sanctuaire :
3.
« le voile » signifie ici le rideau entre les
deux appartements. Mais Paul parle de l’entrée de Christ dans le lieu très
saint du sanctuaire céleste pour le consacrer, avec le reste du sanctuaire,
dans son ascension comme grand-prêtre. Cette consécration est mentionnée dans
Dan 9 :24 comme l’onction du saint des saints. D’ailleurs, le type du
sanctuaire terrestre avant son usage, devait aussi être oint ainsi que tous ses
ustensiles (Exod 40 ; cf. 30 :26-29).
4.
Dans Héb 6 :19, Paul laisse le terme « voile »
indéfini. Il semble porter l’attention, non pas au voile, « ce qui est au-delà
(derrière), » à savoir, la place où Christ notre Prêtre officie. En d’autres
termes, Paul utilise le terme « voile » (katapetasma), pas dans le sens technique dans sa démonstration de
la structure du sanctuaire céleste, mais comme une figure de style pour décrire
ce qui scinde ce qui est vu de ce qui est invisible, le sanctuaire terrestre du
sanctuaire céleste. Par conséquent, « au-delà du voile » signifie
simplement être dans la présence même de Dieu. Selon cette vue, l’espérance est
dépeinte comme entrant dans la présence intime de Dieu, où Christ lui-même est
allé (v. 20 ; cf. 9 :25).
5.
Par ailleurs, Paul dans l’épître aux Hébreux,
spécialement décrit le voile séparant le Saint du Saint des Saints, comme le « second
voile » (9 :3). D’où, lorsqu’il parle simplement du « voile »
(6 :19), il doit se référer au voile de la porte d’entrée du tabernacle.
Encore, dans la mesure où comme le sanctuaire céleste, la séquence de ses
services, était préfigurée par le terrestre, lorsque Christ s’éleva au ciel, il
« entra dans le lieu saint—le premier appartement, pour commencer la
première phase de son ministère céleste. » (GC, 420 ma traduction)
Madame White, réitère la
division des deux ministères de Jésus lorsqu’elle dit :
De même que le grand-prêtre entrait une fois l'an dans le
lieu très saint du sanctuaire terrestre pour le purifier, de même Jésus est
entré dans le lieu très saint du sanctuaire céleste, à la fin des 2300 jours de
Daniel 8, en
1844, afin de faire une propitiation finale pour tous ceux qui pourraient
profiter de sa médiation, et purifier ainsi le sanctuaire. (White, premiers écrits, 253)
Par trois fois,
l’épître aux Hébreux déclare que Christ est entré dans le Sanctuaire (Heb 8 :2 ;
9 :12 ; 24), ce qui nous amène à lire « au-delà du voile »
comme la rentrée solennelle de Christ au ciel pour oindre le Saint des Saints,
mais non pour officier pour sa purification.
Conclusion
Cette phase de jugement se déroule avant la seconde
venue, durant la période de la « fin des temps. » C’est à cette phase
que les Adventistes du 7e jour se réfèrent au terme jugement
investigatif. C’est un acte préparatoire divin basé sur des livres en présence
des saints anges au ciel avant la sentence ou le verdict définitif (Dan
7 :9,10). Ce qui doit être purifié en 1844, c’est le sanctuaire céleste,
où le Christ présente les mérites de son sacrifice à la croix, et dont chacun
doit s’en approprier par la foi « afin d’obtenir miséricorde et de trouver
grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Héb 4 :16).
Lorsque Christ aura achevé son ministère dans le lieu
très saint, il reviendra, comme il a promis avec puissance et une grande gloire
pour racheter et purifier la terre de toute trace de rébellion. Tout s’y passe
exactement comme dans le sanctuaire terrestre, c’est-à-dire en deux cycles successifs
: le service quotidien et le service annuel, pour chacun desquels était
réservée l’une des deux pièces du tabernacle.
BIBLIOGRAPHIE
Doukhan, Jacques B. Préparation
pour la fin des temps, Guide d’Etude Biblique : Guide du Moniteur. Conférence
Générale des Eglises Adventistes du 7e Jour, 2018.
Goldstein, Glifford.
1844 Simplifié. Ontario,
Canada : Pacific, 1995.
Lacocque, Daniel et son temps : Recherches sur le mouvement
apocalyptique Juif au 2e siècle avant Jésus-Christ. Paris : Labor et Fides,
1989.
« Veil » [Hebrew 6:16]. The
Seventh-Day Adventist Bible Commentary. Vol. 7. Edited by Francis D. Nichol. Review and
Herald Publishing Association, 1980.
White, Ellen G. Principe de Foi Chrétienne. Vie et Santé :
Dammarie-les Lys, 2005.
________. Tragédie des siècles. Vie et Santé : Dammarie-les Lys, 1992.
[1]N’oublions pas que nous n’avons d’année 0 (le
calendrier se lit non pas -3, -2, -1, 0 1, 2, 2, 3 mais plutôt -3 -2 -1 1 2 3 etc . )
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