Introduction
Plusieurs personnes en lisant 1 Samuel 28 se demande à juste
titre que signifie ce texte ? Quelle est l’affirmation à considérer quant
à Saül qui converse avec Samuel qui monte de la terre ? Si les morts sont morts
comment cette femme fit-elle monter Samuel des séjours des morts ? Par
conséquent ce texte a besoin de certaines clarifications.
Divination et idolâtrie
Dans l’Ancien Testament, il y avait plusieurs sortes de
nécromancie et de sorcellerie. Mais toutes ses formes anciennes de divinations
étaient fondées sur la foi en la survivance des morts. La nécromancie et les
autres arts occultes étaient condamnés dans l’antiquité et même dans les temps
modernes. Les arts occultes continuent la promesse du serpent, « vous ne
mourrez pas » (Gen 3 :4b), car elles prétendaient entretenir une
relation avec les défunts et obtenir par eux la connaissance de l’avenir. Le
prophète Esaïe s’étonne néanmoins de cette pratique : «Si l’on vous dit :
Consultez ceux qui évoquent les morts (lit. ceux
qui recherchent les morts) et ceux qui prédisent l’avenir, Qui poussent des
sifflements et des soupirs, Répondez : un peuple ne consultera -t-il pas
son Dieu ? S’adressera-t-il aux morts en faveur des vivants. » (Isa. 8:19 LSG)
Cette croyance idolâtrique défiait les esprits des défunts.
Le culte des morts était très résistant dans l’ancienne Israël. Les serviteurs
de Saül, malgré le fait que c’était interdit par la loi, savaient qu’à Ein-Dor,
une femme pratiquait la divination en consultant les morts (cf. 1 Sam 28 :7).
La parole de Dieu déclare clairement que Saül « mourut, parce qu’il se
rendit coupable d’infidélité envers l’Éternel, dont il n’observa point la
Parole, et parce qu’il interrogea et consulta ceux qui évoquent les morts »
(1 Chron 10 :13). Les anciens systèmes de paganisme du Proche Orient
ancien et ailleurs faisaient des communications avec les défunts afin de
recevoir leurs volontés et des conseils (Grèce et Rome). Le Psalmiste, dit :
« Puis ils se sont mis
sous le joug du Baal de Péor, ils ont mangé les sacrifices des morts, » (Ps. 106:28 TOB) De
nos jours, le spiritisme répond à ce phénomène. C’est des techniques permettant
d’entrer en contact avec les esprits des personnes décédées. Ils possèdent un intérêt
pour ceux qui ont perdu un être cher; et « sous l’aspect des de ces amis
qui sont morts, des esprits vaporeux leur apparaissent, leur parlent. » (Patriarches et Prophètes, 662.)
Nécromancie comme possession
Le terme « une femme qui évoque les morts » est
littéralement ‘êshet ba’alat ‘ôbh ou
une « femme maîtresse des médiums » (28 :7). Le terme ‘ôbh parle de la nécromancie pour
certains comme du ventriloquisme. En effet, la Septante, traduction grecque de
la Bible hébraïque traduit le terme par engastrimysthos,
« ventriloque. » Elle était possédée par un démon par lequel elle
exerçait sa fonction de médium. En Ésa 29 :4, néanmoins, le terme ‘obh me’erets est rendu par hoi phônountes ek tês gês « ceux
qui appelle de la terre » ; mais la vulgate lit simplement magus, « sorciers’ (1 Sam
28 :3 ; Lev 19 :31 ; 20 :6).
L’AT utilise ‘obh
dans trois sens différents : (1) la fosse qui a été creusée, au moyen de
laquelle les esprits des morts sont appelés (1 S. 28 : 7f.); (2) l’esprit
ou les esprits des morts qui sont troublés (Ésaïe 29 : 4); 26 et (3) le/la
nécromancien(e) qui appelle les esprits pour obtenir des informations (Lév.
19:31; 20 : 6, 27; Dt 18:11; 1 S. 28 : 3, 9; 2 K. 21: 6 [= 2 Ch. 33 :
6]; 23:24; Esaïe 8:19). L’AT ne décrit pas comment la fosse a été préparée.
Mais ce n’est pas une objection à cette interprétation. L’esprit monte (ʿalah, 1 S. 28: 8, 11, 13f.) À partir du
sol et sort sans aucun doute d’une ouverture préparée.
C’est un épisode de nécromancie : « Le roi lui dit : Ne
crains rien; mais que vois-tu? La femme dit à Saül : je vois un dieu qui
monte de la terre » (28 :13) C’est elle qui voit le vielle homme,
mais Saül comprend que c’est Samuel « Saül comprit que c’était Samuel, et
il s’inclina le visage contre terre et se prosterna » (v. 14b) dans toute
la conversation entre Saül et l’esprit du mort de Samuel, Saül ne le regarde.
Il reconnaît lui-même que Dieu s’est retiré de lui (v. 15). L’esprit trouble davantage
le roi en prédisant sa mort de par l’Éternel, ce qui a pour but de l’éloigner
totalement la repentance (vv. 16-19).
Ici la révélation des mauvais esprits ni de Satan n’avait
encore été donnée, par conséquent un esprit d’une personne morte représentait
la personne même. Saül étant dans un environnement supranaturel est très
effrayé lui-même, ce qui dénote la réaction humaine devant des visions
surnaturelles d’anges (v. 21 ; cf. Dan 4 :2,16, 19 ;
5 :6,9,10 ; 7 :15,28). Saül était jugé par Dieu et sa relation
avec le surnaturel n’est pas dans la volonté, et il le montre en désobéissant à
la loi de Dieu en cherchant des réponses par la médiation des personnes qui
travaillait avec des esprits impurs : « Dieu en cherchant des réponses
par la médiation des personnes qui travaillait avec des esprits impurs :
« d’enchanteur, personne
qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou disent la bonne aventure,
personne qui interroge les morts. » (Deut 18 :1) La
littérature hébraïque ne cache pas le sens du pouvoir de la mort ni ne
séquestre la mort de la vie comme si elle n’existait pas. Les réminiscences
d’Israël cherchant à apaiser ou à communiquer avec les morts sont entendues (1
Sam 28 : 8-14; Isa 8 : 19 et suiv.), mais l’intolérance pour tout
culte des morts est la position dominante.
La mort est considérée comme la fin de vie normale. Les
notations de la mort d’individus importants (Gn 23 : 1–2; 35:29), ainsi
que de plusieurs individus (Josh 5 : 4; 10:11), figurent dans la
littérature.[1]
Conclusion
Le corpus biblique traite de la folie et de la nullité de
vouloir manipuler Dieu. Cela fait probablement partie des raisons pour
lesquelles les avertissements de ne pas utiliser la magie dans ce sens (Deut
18: 10-11; cf. Lév 19:31; 1 Sam 28: 7-19; Isa 8:19). De même, Jésus a exhorté
ses disciples à ne pas construire de prières bavardes pour tenter de motiver la
réponse de Dieu (Matt 6 : 7–8). Les fidèles ne devaient pas supposer que
les manifestations extérieures pouvaient empêcher Dieu de connaître leur cœur
(Amos 5 : 21–24; Mic 6 : 6–8; 1 Co 13 : 1–2). L’Esprit de
prophétie suggère que Saül a choisi sa propre séduction, car « il avait
été tout aussi réellement inspiré par Satan que ceux qui pratiquaient la
nécromancie. Repris, censuré, il ajouta l’obstination à la révolte. Il n’aurait
pas fait une plus grande injure à l’Esprit de Dieu en s’unissant ouvertement
aux idolâtres. (Patriarches et Prophètes,
621)
[1]
Kent Harold Richards, “Death: Old Testament,” ed. David Noel Freedman, The
Anchor Yale Bible Dictionary (New York: Doubleday, 1992), 109.
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